RAPPORT DU MARCHÉ DES BUREAUX | 1er TRIMESTRE 2021

Tendances

Le télétravail semble perdre de son éclat

L’arrivée de vaccins efficaces constituant un présage encourageant, les entreprises pourraient donc être plus optimistes quant au retour de leurs employés au bureau et ainsi ralentir la remise massive de pieds carrés sur le marché. Entre-temps, beaucoup d’entreprises suspendent leurs décisions pour comprendre quelles tendances se manifesteront d’ici au moment où la vaccination de masse sera terminée, surtout en matière de pratiques de sécurité relativement au retour au travail.

En parallèle, certaines études démontrent qu’après plus d’un an de télétravail forcé, généralement les employés sont de moins en moins intéressés à travailler de la maison à temps plein, permettant ainsi de déclarer qu’une combinaison hybride de travail en présentiel et de télétravail sera fort probablement la norme au cours des prochaines années, ce qui renforce la nécessité de maintenir des locaux de bureaux.

En effet, selon la deuxième édition de « L’état du centre-ville » (rapport sur l’activité socioéconomique au centre-ville de Montréal publié par l’Institut de développement urbain du Québec au mois de février), un sondage complété à la fin du quatrième trimestre de 2020 révélait que 67 % des répondants souhaitaient continuer en télétravail la majorité du temps après la pandémie, ce qui représente un recul de 9 points de pourcentage par rapport au deuxième trimestre de 2020. Près de la moitié des employés interrogés était d’avis qu’il est plus difficile de développer et de maintenir des relations avec les collègues, tandis que le tiers d’entre eux déclaraient que le télétravail nuit à la résolution de problèmes.

De plus, selon une étude américaine de PwC sur l’impact du télétravail au début de l’année 2021, la majorité des employeurs était consciente de l’importance de collaborer avec les collègues et de bâtir des relations dans un environnement de travail physique tel que le bureau. Cependant, il était clair aussi dans l’étude que le rôle du bureau était appelé à évoluer pour offrir plus de flexibilité et d’avantages aux travailleurs.

Malgré cela, un sondage mené en mars 2021 par Abacus Data auprès de 2 000 Canadiens pour la Chambre de commerce du Canada a révélé que près d’une moitié des Canadiens (45 %) croient que leur milieu de travail ne reviendra pas à la normale avant 2022.

Photo: Annie Spratt, Unsplash

Planifier la reprise

L’accélération de la vaccination, les stimulus budgétaires de la part des gouvernements pour relancer l’économie, le taux d’épargne élevé des Canadiens durant la pandémie et les taux d’intérêts demeurant faibles sont des facteurs qui devraient propulser la relance de l’économie dans les mois à venir.

Entre-temps, plusieurs organismes se penchent sur la relance économique en mettant sur pied des initiatives dont le but est d’accompagner et de guider les entreprises dans cette nouvelle réalité. L’un des principaux acteurs de la revitalisation est la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). La CCMM a lancé le programme Relançons MTL, qui a pour objectif de mobiliser tous les acteurs de l’écosystème économique du Grand Montréal pour la relance des grands secteurs stratégiques de la métropole. L’objectif du mouvement est d’acquérir une compréhension fine des enjeux auxquels font face ces secteurs, de trouver des solutions et de guider la prise de décision auprès des entreprises et des ordres de gouvernement, dans le but de propulser la relance de l'économie montréalaise.

La Ville de Montréal a également mis sur pied un comité consultatif afin de réfléchir à la reprise et la relance économique de Montréal et de coordonner les efforts des différents acteurs sociaux et économiques de la métropole. Le mandat de ce comité est de rassembler l’information économique pertinente à la reprise de l’économie sur le territoire montréalais; de recommander des projets de relance « prêts à démarrer » et d’orienter les initiatives de relance économique qui seront entreprises par les autres paliers de gouvernement afin de s’assurer qu’elles répondent aux besoins de la grande région de Montréal.

En parallèle, ce comité sera chargé d’échanger sur les différents aspects économiques à prendre en compte dans la nouvelle réalité et commencer à aborder des sujets comme la résilience des chaînes d’approvisionnement, l’économie circulaire sur le territoire, la capacité de mettre les capitaux privés à contribution dans le cadre de la relance ainsi que d’autres pistes additionnelles jugées pertinentes. Il devrait également identifier des secteurs économiques ou des acteurs économiques phares à Montréal pouvant contribuer concrètement aux enjeux mis en relief par la crise, et trouver des solutions afin de préserver le rayonnement international de Montréal, notamment en termes de culture, de tourisme, d’échanges économiques et d’organisations internationales.

Apportant également un soutien de première ligne, Investissement Québec a joué un rôle actif dans le financement et l’octroi de prêts à des organisations au cours des derniers mois, appuyant de façon créative de nombreux projets et entreprises dans leur développement et dans leur gestion de la pandémie.

Grâce à ces programmes, les entreprises montréalaises seront bien outillées pour continuer leur réflexion quant aux prochaines étapes de la reprise de leurs activités dans la nouvelle normalité, tandis que la progression de la vaccination et les facteurs économiques résilients, bien qu’affectés par la pandémie, assureront un retour solide de l’économie à plus long terme. D’ailleurs, il ressort dans un rapport de Montréal International que, malgré la pandémie et la fermeture des frontières, le Grand Montréal a continué d’attirer beaucoup d’investisseurs, d’organismes internationaux, d’entrepreneurs, de travailleurs et d’étudiants internationaux en 2020. Ces résultats impressionnants démontrent que la ville possède énormément d’atouts pour se remettre de la pandémie, tant au niveau local qu’à l’échelle internationale.

Grâce à ces programmes, les entreprises montréalaises seront bien outillées pour continuer leur réflexion quant aux prochaines étapes de la reprise de leurs activités dans la nouvelle normalité, tandis que la progression de la vaccination et les facteurs économiques résilients, bien qu’affectés par la pandémie, assureront un retour solide de l’économie à plus long terme.