Le secteur des sciences de la vie au Canada

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Statistiques rapides L'éveil Aide gouvernementale Financement Les centres névralgiques Impact sur l'immobilier commercial

Introduction

Le secteur des sciences de la vie du Canada contribue grandement à l’innovation et à l’économie, ce qui se manifeste dans les domaines de la recherche, du développement et le secteur manufacturier. Les acteurs sont constitués de petites et moyennes entreprises et d’entreprises d’envergure mondiale, qui font des avancées en matière de diagnostics, de biopharmaceutique, pharmaceutique et pour divers appareils médicaux, desservant les marchés locaux et internationaux.

Le Canada compte de nombreux professionnels hautement qualifiés dans les sciences de la vie, avec des expertises variées, créant un écosystème propice aux entreprises de ce domaine, y compris des institutions universitaires, des réseaux de recherche, des occasions de partenariat et un environnement de financement de plus en plus favorable.

En 2020, les trois plus grandes introductions en bourse jamais effectuées par des sociétés canadiennes ont été déposées, notamment celle d’AbCellera Biologics (AbCellera), une start-up de Vancouver qui est maintenant au premier rang des entreprises canadiennes en biotechnologie. On entrevoit maintenant la possibilité de faire croître d’autres entreprises et de faire du Canada un joueur mondial des sciences de la vie.

Alors que le Canada émerge de la pandémie, le secteur des sciences de la vie du Canada devrait bien se porter en raison de l’amélioration des conditions économiques, de la demande croissante pour les dépenses en soins de santé, du vieillissement de la population et du désir de l’État d’arriver à une plus grande autonomie dans le domaine pharmaceutique notamment.

Statistiques rapides pour le Canada

2,2 G$

Contribution du budget fédéral de 2021 pour le secteur des sciences de la vie et la biofabrication sur sept ans.

Source : Statistiques Canada : budget 2021

Le top 10

Les 10 plus importantes entreprises biopharmaceutiques du monde ont une présence au Canada.

Source : Investir au Canada

26 %

Part des sciences de la vie dans les investissements en capital-risque en 2020, augmentation de 10 % par rapport à l’an dernier.

Source : CVCA 2020

5 %

Le Canada enregistre 5 % des essais cliniques mondiaux, se classant au neuvième rang mondial en ce domaine.

Source : Investir au Canada

58 %

Pourcentage de Canadiens âgés de 25 à 64 ans diplômés d’établissements postsecondaires. L’une des mieux instruites des réserves de talents mondiaux.

Source : OCDE 2020

L’éveil

La pandémie a mis en évidence les établissements médicaux et les sciences de la vie, et bien sûr le désir de ne pas dépendre d’un seul fournisseur, pays ou emplacement. L’objectif de réduire sa dépendance aux sources étrangères pourrait renforcer la tendance à la production en sol canadien et consolider la chaîne de distribution locale. Le financement de capital-risque en recherche médicale a augmenté considérablement alors que les dépenses pour infrastructures médicales et la recherche et le développement sont vues comme essentielles à la sécurité nationale. La demande pour des espaces laboratoires devrait donc augmenter.

Parallèlement, l’immobilier commercial jouera un rôle de premier plan dans l’optimisation de l’efficacité et des résultats pour les sciences de la vie dans tout le pays. Et surtout, le Canada n’a pas encore développé de vaccin contre la COVID-19, ce qui pourrait mener à un plus grand nombre d’installations de recherche, en gardant les entreprises montantes et le personnel qualifié au pays.

Aide gouvernementale

Le gouvernement fédéral a été critiqué pour sa décision de commander des vaccins contre la COVID-19 de fournisseurs étrangers. Cependant, l’importance du secteur des sciences de la vie du Canada va au-delà de la réponse à la pandémie. Il s’agit d’un secteur en plein essor qui compte des milliers d’emplois de classe moyenne. L’objectif est de rendre le Canada plus attrayant et compétitif sur l’échiquier international pour susciter l’investissement et s’assurer de la robustesse du domaine.

Le budget 2021 octroie un total de 2,2 milliards de dollars sur sept ans pour le secteur de la biofabrication et des sciences de la vie. Ces fonds aideront à produire et conserver des talents et des systèmes de recherche et à soutenir la croissance des entreprises canadiennes en sciences de la vie.

Les fonds importants comprennent :

  • 1 G$ sur la base de déboursés sur sept ans, à partir de 2021-2022, soit un appui par l’entremise du Fonds pour l’innovation stratégique, sera destiné à des sociétés canadiennes prometteuses en sciences de la vie ou de la biofabrication.
  • 500 M$ sur quatre ans, à partir de 2021-2022, pour que la Fondation canadienne pour l’innovation puisse répondre aux besoins d’infrastructure et de capital des établissements postsecondaires et des hôpitaux de recherche.
  • 500 M$ sur cinq ans à partir de 2021-2022, et 100 M$ par année après cette période, pour accroître le Programme d’aide à la recherche industrielle afin d’appuyer jusqu’à 2 500 petites et moyennes entreprises innovantes supplémentaires.

Un environnement propice au financement

L’investissement en capital-risque dans les sciences de la vie est vital pour l’économie du pays et a été un catalyseur pour bon nombre d’entreprises canadiennes en plein essor. Selon l'Association canadienne du capital de risque et d'investissement, les investissements en capital-risque au Canada en 2020 ont atteint 4,4 G$ pour un total de 509 transactions, en deuxième place après 2019.

Les entreprises en sciences de la vie ont reçu un peu plus du quart (26 % ou 1,1 G$ sur 89 transactions) des sommes totales investies en capital-risque en 2020, en hausse de 10 % par rapport à 2019, devancées seulement par les entreprises en technologies de communication, qui ont reçu 55 % du financement en capital-risque (2,4 G$ sur 284 transactions), une augmentation de 40 % sur l’année précédente. À titre comparatif, selon CB Insights, le financement global des soins de santé a atteint un nouveau record trimestriel au début de 2021 : 31,6 G$.

Les investissements canadiens en capital-risque dans le secteur des sciences de la vie

Source : CVCA 2021

Les trois provinces ciblées par les plus importants investissements de capital-risque dans les sciences de la vie en 2020 sont l’Ontario (35 transactions, une part de 39 %), le Québec (30 transactions, 34 %) et la Colombie-Britannique (12 transactions, 13 %). Elles totalisent 77 transactions ou 86 % des investissements totaux en sciences de la vie au Canada.

Trois des dix plus grandes transactions en capital-risque de 2020 sont attribuables aux sciences de la vie, et toutes trois seront cotées au NASDAQ, y compris la britanno-colombienne AbCellera, la plus grande sortie en 2020 et la plus grande de l’histoire des sciences de la vie au Canada, atteignant au marché 6,7 G$. Elle est suivie par le créateur montréalais de médicaments contre le cancer Repare Therapeutics (1,5 G$) et par Fusion Pharmaceuticals (959 M$) qui est basée à Hamilton, dans la région du Grand Toronto.

Le secteur canadien des sciences de la vie a amorcé 2021 en force avec 324 M$ d’investissements au premier trimestre (12 % des 2,7 G$ en capital-risque) sur 24 transactions, et entrevoit une troisième année consécutive à plus d’un milliard de dollars. L’Ontario mène avec huit transactions (une part de 33 %), suivie de la Colombie-Britannique et du Québec qui ont chacun 5 transactions (21 %). Pendant ce temps, deux sociétés en sciences de la vie figurent sur le palmarès des dix grandes transactions en capital-risque. Notch Therapeutics (108 M$) et Corvista Health (65 M$), toutes deux à Toronto, alors que la montréalaise Dialogue Health Technologies (779 M$) est entrée en bourse au TSX.

Les centres névralgiques

Les trois principaux marchés canadiens des sciences de la vie sont Toronto, Montréal et Vancouver, alors que Hamilton, ville satellite de Toronto, est aussi en émergence. Et à Calgary, DynaLife Medical Laboratories et Biohubx ont ouvert à Royal Vista dans le nord-ouest de la ville Biospace 1, de nouvelles installations qui réalisent des avancées novatrices en santé, bien-être et dans le domaine biomédical. Des investissements sans précédent par le gouvernement fédéral sont déployés actuellement afin d’aider à l’expansion, au financement et à la construction de nouveaux laboratoires :

  • AbCellera, la société de Vancouver en biotechnologies, construit deux nouveaux immeubles de bureaux et de laboratoires totalisant plus 380 000 pieds carrés (pi2) à Mount Pleasant dans le but de créer un campus biotechnologique majeur.
  • En mars 2021 et en partenariat avec les gouvernements fédéral, provincial et municipal, Sanofi a annoncé un investissement d’environ 925 M$ dans de nouvelles installations consacrées à la fabrication de vaccins sur son site actuel à Toronto. Elles devraient ouvrir en 2026.
  • En mai 2021, le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 200 M$ chez Resilience Biotechnologies, à Mississauga, pour augmenter sa capacité de produire des vaccins et médicaments, y compris les vaccins ARNm.
  • À Hamilton, le Parc de l’innovation McMaster, associé à l’Université McMaster, fait état de la demande croissante dans la grande région de Toronto et Hamilton. On y ajoutera bientôt deux millions de pi2 additionnels pour les sciences de la vie, ce qui doublera sa superficie.
  • Le financement pour la construction du Centre de fabrication de Biologics, voisin de l’Institut de recherche en biotechnologie du Conseil national de recherche sur l’avenue Royalmount à Montréal, à hauteur de 126 M$. Le chantier doit être complété au plus tard à l’automne 2021. Ce financement est un puissant moteur pour le marché puisque le coût de construction de laboratoires équivaut à trois fois celui d’immeubles résidentiels ou de bureaux.
  • Dans le Grand Montréal, la Ville de Laval et l’Institut national de recherche scientifique lancent la Phase II de la Cité de la Biotech, ajoutant jusqu’à 1,2 millions de pi2 additionnels pour le développement en sciences de la vie et de la santé à une parc existant de 13 millions de pi2.

Des installations hors de l’ordinaire

Les plus grandes dépenses pour les entreprises, ce sont les employés et l’immobilier. Il en va de même pour les entreprises en sciences, vu le coût élevé des laboratoires. Le travail en amont pour les sciences de la vie est mû par des projets et effectué en laboratoire (virtuel et réel). Une fois la démonstration de faisabilité et la phase d’essais effectuées, le besoin de locaux peut changer rapidement. En plus de laboratoires pour la recherche en cours, les entreprises en sciences de la vie ont besoin de capacité pour la fabrication de masse et la distribution. En bout de ligne, les immeubles pour les sciences de la vie sont complexes et leur mise à niveau, leur construction et leur exploitation sont coûteuses, ce qui constitue un obstacle au développement de nouvelles installations et à la conversion d’espaces existants.

Toutefois, l’offre étant limitée dans certains marchés et le secteur des sciences de la vie étant en forte croissance, certains propriétaires pourraient se mettre à convertir des immeubles de bureaux traditionnels en laboratoires. L’incertitude dans le marché des locaux de bureaux (et même ceux pour la vente au détail) expliquerait cet engouement pour une telle conversion, malgré les spécificités et les coûts associés à ce type d’installation.

Entreprendre un tel investissement signifie que ces coûts extraordinaires doivent souvent être amortis sur une plus longue période. Ainsi, le retour sur investissement ne sera pas immédiat pour les propriétaires. L’aspect positif, c’est que le coût élevé des aménagements de ces installations spécialisées entraînera des loyers nettement plus élevés au fil du temps.

Les coûts à considérer pour les locaux des sciences de la vie comprennent :

Chauffage, ventilation, climatisation (CVC)

Plus de CVC que dans un bureau traditionnel étant donné les exigences en ventilation et le besoin de divers types de débit d’air dans les divers locaux, ce qui signifie également des plafonds plus hauts pour accommoder les conduits.

Systèmes électriques

Une plus grande alimentation en électricité avec génératrice auxiliaire (ex. : pour entreposer des échantillons dans des congélateurs). Nombre d’immeubles ne peuvent répondre à de tels besoins pour les sciences de la vie.

Plomberie

Les locaux dans le domaine ont généralement besoin d’un plus grand nombre d’éviers et d’eau hautement filtrée, voire de systèmes d’ionisation sur place et d’ultra-purification aux points d’eau.

Gestion des déchets

Une bonne partie des rebuts générés par les laboratoires (c.-à-d. les déchets biologiques et chimiques dangereux) ne peuvent être aisément jetés avec les rebuts municipaux. Des entrepreneurs externes doivent en disposer de façon appropriée.

Gestion des installations et de l’équipement

La gestion des installations et de l’équipement spécialisé afin que les travaux se poursuivent de façon continue est capitale et exige du personnel expérimenté, ce qui ajoute aux frais d’exploitation du propriétaire.

Coûts de construction des laboratoires

Source : Altus Group Canadian Cost Guide 2021

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