CONTINUEZ LA LECTURE


Jetons un œil de plus près aux répercussions de la COVID-19

La pandémie de la COVID-19 a des répercussions humaines et sociales bien réelles. Les répercussions économiques probables de l’épidémie se répartissent en quatre grandes catégories :

  1. L'incidence directe de la COVID-19 et mesures de confinement associées.
  2. Les contrecoups des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et dans les relations commerciales.
  3. Les incidences connexes découlant du stress évident sur les marchés financiers.
  4. Les effets redistributifs des changements dans le comportement des gouvernements, des entreprises et des personnes.

Certaines répercussions économiques seront directement attribuables à la maladie ou aux mesures de confinement mises en œuvre, telles que la distanciation sociale. L'analyse des épidémies précédentes suggère que la mobilité réduite au sein de la population a des répercussions économiques plus importantes que la maladie elle-même, et cela devient évident dans la flambée actuelle de COVID-19. Les gouvernements ont du mal à trouver un équilibre entre la nécessité d'un plan de réponse efficace et le désir de respecter la liberté civile, de prévenir les dommages économiques inutiles et de ne pas introduire de restrictions draconiennes tant qu'elles ne sont pas vraiment nécessaires (notamment pour éviter la « fatigue de quarantaine » parmi la population). Les gouvernements devront examiner attentivement la situation avant de mettre en œuvre de nombreuses fermetures d'écoles, étant donné que cela a un impact important sur les parents qui travaillent, dont beaucoup seraient tenus de s'occuper de leurs enfants et ne pourraient pas travailler, ou travailleraient à capacité réduite. Les pays arrivent à trouver cet équilibre à différents moments, ce qui entraîne d'importantes disparités en matière d'approche. L'impossibilité de prédire avec précision la propagation du COVID-19 est donc aggravée par l'incertitude quant à la réaction des gouvernements nationaux et régionaux. Jusqu'à présent, l'impact direct de la mise en quarantaine des travailleurs ou des fermetures temporaires de lieux de travail a été limité dans plusieurs pays, mais il devrait augmenter fortement. Les secteurs des loisirs, du tourisme et des voyages ont été immédiatement touchés, une multitude de compagnies aériennes réclamant un soutien du gouvernement pour atténuer le ralentissement sans précédent des affaires. Ils ne seront pas la dernière industrie à le faire. Les gouvernements sont parfaitement conscients que leur population et leur économie doivent être protégées du plein effet de la crise. Seule une faible proportion de travailleurs peut maintenir leurs revenus grâce au travail à distance ou aux congés de maladie payés s'ils ne peuvent pas travailler normalement. L'indemnité légale en cas de maladie ne couvre généralement qu'une partie des salaires. Les travailleurs autonomes font face à une perte de revenu totale s'ils ne peuvent pas travailler en raison d'une maladie ou de l’isolement. Les États-Unis sont considérés comme particulièrement vulnérables étant donné qu'il n'y a pas d'indemnité légale fédérale en cas de maladie, ni de soins de santé publics universels et que plusieurs millions de travailleurs n'ont pas d'assurance maladie - ce qui dissuadera les gens de s'isoler et les encouragera à continuer à travailler jusqu'à ce qu'ils soient empêchés de le faire. Partout dans le monde, les gouvernements mettent en place une variété de politiques fiscales pour les individus et pour les entreprises, et ce, à une échelle sans précédent depuis la crise financière de 2007-2008. Des mesures sont mises en œuvre pour soutenir le bien-être social et les dépenses de consommation, protéger les entreprises des effets directs de la crise et maximiser le respect populaire des mesures de confinement volontaires mises en œuvre. À ce stade, il est impossible de savoir dans quelle mesure ces mesures seront efficaces, bien qu'elles soient utiles pour soutenir le sentiment des consommateurs et des entreprises.


Il y aura des effets d'entraînement résultant de la perturbation des chaînes d'approvisionnement et d'autres activités commerciales. Il s'agit notamment de l'impossibilité de s'approvisionner en produits, composants et matériaux, ou de l'annulation de grandes conférences, expositions et autres rassemblements. Compte tenu de la nature hautement mondialisée de l'activité économique, les perturbations rencontrées dans les principaux sites de fabrication tels que la Chine, la Corée du Sud et le nord de l'Italie ont été rapidement transmises à d'autres parties du globe. Par exemple, les secteurs de l'automobile et de l'électronique font déjà état de perturbations importantes en raison de la fermeture de fournisseurs dans ces pays; Fiat Chrysler, Peugeot et Volkswagen ont pratiquement stoppé toute la production automobile européenne et l'impact se propagera à travers les chaînes d'approvisionnement de ces industries d'importance systémique. Des signes émergent donc déjà d'un ralentissement mondial significatif de l'activité manufacturière, même si la confirmation statistique de l'ampleur de cet impact ne sera pas disponible avant plusieurs semaines. Il en résultera une croissance économique considérablement réduite pendant la flambée de la pandémie, qui se prolongera pendant une période ultérieure car l'activité prendra du temps à se rétablir. Un certain « rebond » est probable une fois la menace immédiate posée par l'épidémie estompée, suivi d'une croissance plus lente à court terme et d'une période de croissance plus rapide pendant la reprise. Cependant, toute la croissance perdue ne sera pas récupérée et certains secteurs ou économies régionales subiront des répercussions plus durables.


Les perturbations économiques entraîneront des effets de contingence. Quelle que soit la cause, le ralentissement de la croissance économique créera des difficultés importantes pour toutes les entreprises qui luttent déjà pour maintenir leur rentabilité. Cela est particulièrement vrai dans des pays où la situation économique est déjà fragile, comme le Japon et l'Italie, ou dans les secteurs les plus affectés, comme le commerce de détail. Tel que mis en évidence durant la crise financière de 2007-2008, le stress subi par un secteur de l'économie peut se traduire par des défaillances d'autres entreprises qui ne sont pas actuellement prévisibles ou faciles à anticiper. L'une de ces préoccupations est que la situation en Italie pourrait déclencher une nouvelle crise de la zone euro. Les gouvernements sont clairement conscients de ces risques; les autorités du monde entier ont annoncé d'importantes mesures de relance destinées à soutenir les entreprises et les particuliers, et d'autres devraient suivre. Alors que les banques sont invitées à être indulgentes dans leur façon de transiger avec les clients et que les ratios de réserves ont été réduits pour encourager les banques à prêter, certaines entreprises échoueront inévitablement. À mesure que ces chiffres augmenteront, les répercussions sur l'ensemble de l'économie deviendront plus graves. La diminution d'urgence des taux d'intérêt et les autres mesures annoncées par les banques centrales du monde entier pourront aider à soutenir l'activité économique, mais sont principalement conçues pour inonder le marché de liquidités afin d'éviter toute contagion dans le secteur financier. La COVID-19 demeure la source du problème, mais à plus grande échelle, la crainte principale est que cela ne dégénère en une récession mondiale importante ou en une crise financière - bien que cette dernière ne soit actuellement pas considérée comme probable, compte tenu de la forte réponse des gouvernements observée jusqu'à présent et de la force relative des banques. Notre hypothèse actuelle est que l'économie mondiale tombera en récession mais rebondira relativement rapidement une fois la crise immédiate passée, bien que cela dépende de l'évitement des dommages structurels importants à l'économie pendant le ralentissement.


Il y aura des effets de redistribution découlant des réponses des gouvernements, des entreprises ou des individus à la crise et à ses répercussions. Le niveau d'incertitude accru entourant la COVID-19 aggravera les préoccupations existantes concernant la géopolitique et les risques associés. Les premiers signes se manifestent dejà, alors que les prises de décision « sans risque » rendent plus attrayants les actifs sur les marchés des capitaux, frappant de plein fouet les marchés d'actions et réduisant le rendement des obligations d'État - bien que les marchés demeurent très volatils. De nouvelles mesures sont à prévoir, étant donné que les effets d'entraînement de la baisse du marché boursier et du virus lui-même continueront de s'étendre.


Dans l'ensemble, la plupart des experts économiques prévoient maintenant que l'économie mondiale connaîtra une récession en 2020, faute de quoi elle s'en approchera énormément. L'activité ralentira en Amérique du Nord et en Europe au cours du deuxième trimestre et potentiellement au troisième trimestre de cette année. L'incertitude et les risques élevés, ou l'incapacité d'accéder au financement, entraîneront de nombreuses entreprises à retarder les plans d'investissement ou d'expansion, dont certains seront reportés indéfiniment si les perspectives économiques globales se détériorent davantage. Le principal problème est la rapidité avec laquelle l'économie se rétablit une fois que les choses commencent à « redevenir normales » - tout dommage durable à la demande de l'économie retardera le rythme et le moment de la reprise.

Restez en santé. Restez informés.

NOUS SOMMES ICI POUR VOUS.